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Statue, Tellem / Djennenké, Mali | Figure, Tellem / Djennenké, Mali

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Statue, Tellem / Djennenké, Mali

haut. Height 75 cm ; 29 ½ in

Figure, Tellem / Djennenké, Mali

Catalogue Note:
Au centre du Mali, s’étend la falaise de Bandiagara, une longue formation géologique formant une frontière physique escarpée entre la plaine du Séno et le plateau de Bandiagara. L’Histoire de cette région, portée à postérité par le peuple Dogon, ne peut être dissociée de ses précédents habitants, installés dans les falaises du XIe au XVe siècle : les Tellem, terme dogon signifiant « nous les avons trouvés ». Leur existence est notamment attestée par la découverte d’anciens tissus[1], de petits mobiliers tels que des appui-nuques et des poteries, mais surtout par un corpus de statuettes aux bras levés très caractéristiques, auquel cet exemplaire appartient.

Les circonstances de la découverte de ces statues sont souvent ignorées, mais plusieurs sources, dont la première expédition de Marcel Griaule en 1931 et les études de Denise Paulme, attestent que celles-ci étaient entassées dans des grottes sablonneuses de la falaise réservées aux enterrements Dogon.

À l’origine recouvertes de libations rituelles, puis déposés dans les grottes et recouvertes par les offrandes et matériels rituels des habitants successifs des falaises, les statues Tellem ont développé une patine crouteuse épaisse plus au moins grenue et cristallisée[2].

« Je creusai la question mais les réponses furent unanimes : il existait des statues aux bras levés pour obtenir la pluie, emportées par les faiseurs de pluie dans leur tombe »[3]. A la question de l’iconographie des statues tellem, Hélène Leloup propose une réponse par ce témoignage de terrain. Par ailleurs, la base cylindrique sans pied semblable à un manche, ainsi que la planche dorsale, dont le bord dentelé signifierait l’écoulement de l’eau[4], sont à rapprocher d’une autre analyse d’Hélène Leloup : « Les statuettes de rite de pluie, propriété du prêtre totémique, étaient montrées en procession […] d’où l’obligation d’une taille restreinte et le manque d’intérêt du sculpteur pour le dos de la statue »[5].

Cette statue tellem de la Collection Michel Lequesne se distingue notamment par des caractéristiques qui la rapproche de la statuaire Djennenké, citons par exemple la coiffure en chignon et le pagne[6], preuve du métissage artistique présent dans la région et de l’évolution de l’esthétique de l’art Tellem vers une recherche d’un certain naturalisme.

Provenant de la galerie Hélène et Henri Kamer dans les années 1960, seulement quelques années après la première exposition de Pierre Langlois et Marcel Evrard sur le sujet[7], la statue tellem de la collection Lequesne incarne la redécouverte de ce corpus par la nouvelle génération de marchands d’après-guerre. Son exposition au Musée du Quai Branly en 2011 à l’occasion de l’exposition Dogon a consacré son importance au sein du corpus tellem, confirmant son ancienneté et ses qualités esthétiques.

[1] BOLLAND R., BEDAUX R., Tellem textiles : archaeological finds from burial caves in Mali's Bandiagara Cliff, Amsterdam Kit, 1991, p. .

[2] MAZEL, RICHARDIN, "Les patines de la statuaire tellem-dogon", Dogon, Musée du Quai Branly Jacques Chirac, 2011 : p. 389-399.

[3] LELOUP H., Dogon, Musée du Quai Branly Jacques Chirac, 2011 : p. 147.

[4] LELOUP H, Statuaire Dogon, Editions Daniele Amez, 1994 : p. 150.

[5] Ibid. : p. 152.

[6] Ibid. : p. 130.

[7] LANGLOIS P, Art Soudanais, Tribus dogons, Librarie Marcel Evrard, 1954

Provenance:
Galerie Hélène et Henri Kamer, Paris

Collection Michel Lequesne, Paris, acquis au précédent en 1963

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05 Jun 2023
France, Paris
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Statue, Tellem / Djennenké, Mali

haut. Height 75 cm ; 29 ½ in

Figure, Tellem / Djennenké, Mali

Catalogue Note:
Au centre du Mali, s’étend la falaise de Bandiagara, une longue formation géologique formant une frontière physique escarpée entre la plaine du Séno et le plateau de Bandiagara. L’Histoire de cette région, portée à postérité par le peuple Dogon, ne peut être dissociée de ses précédents habitants, installés dans les falaises du XIe au XVe siècle : les Tellem, terme dogon signifiant « nous les avons trouvés ». Leur existence est notamment attestée par la découverte d’anciens tissus[1], de petits mobiliers tels que des appui-nuques et des poteries, mais surtout par un corpus de statuettes aux bras levés très caractéristiques, auquel cet exemplaire appartient.

Les circonstances de la découverte de ces statues sont souvent ignorées, mais plusieurs sources, dont la première expédition de Marcel Griaule en 1931 et les études de Denise Paulme, attestent que celles-ci étaient entassées dans des grottes sablonneuses de la falaise réservées aux enterrements Dogon.

À l’origine recouvertes de libations rituelles, puis déposés dans les grottes et recouvertes par les offrandes et matériels rituels des habitants successifs des falaises, les statues Tellem ont développé une patine crouteuse épaisse plus au moins grenue et cristallisée[2].

« Je creusai la question mais les réponses furent unanimes : il existait des statues aux bras levés pour obtenir la pluie, emportées par les faiseurs de pluie dans leur tombe »[3]. A la question de l’iconographie des statues tellem, Hélène Leloup propose une réponse par ce témoignage de terrain. Par ailleurs, la base cylindrique sans pied semblable à un manche, ainsi que la planche dorsale, dont le bord dentelé signifierait l’écoulement de l’eau[4], sont à rapprocher d’une autre analyse d’Hélène Leloup : « Les statuettes de rite de pluie, propriété du prêtre totémique, étaient montrées en procession […] d’où l’obligation d’une taille restreinte et le manque d’intérêt du sculpteur pour le dos de la statue »[5].

Cette statue tellem de la Collection Michel Lequesne se distingue notamment par des caractéristiques qui la rapproche de la statuaire Djennenké, citons par exemple la coiffure en chignon et le pagne[6], preuve du métissage artistique présent dans la région et de l’évolution de l’esthétique de l’art Tellem vers une recherche d’un certain naturalisme.

Provenant de la galerie Hélène et Henri Kamer dans les années 1960, seulement quelques années après la première exposition de Pierre Langlois et Marcel Evrard sur le sujet[7], la statue tellem de la collection Lequesne incarne la redécouverte de ce corpus par la nouvelle génération de marchands d’après-guerre. Son exposition au Musée du Quai Branly en 2011 à l’occasion de l’exposition Dogon a consacré son importance au sein du corpus tellem, confirmant son ancienneté et ses qualités esthétiques.

[1] BOLLAND R., BEDAUX R., Tellem textiles : archaeological finds from burial caves in Mali's Bandiagara Cliff, Amsterdam Kit, 1991, p. .

[2] MAZEL, RICHARDIN, "Les patines de la statuaire tellem-dogon", Dogon, Musée du Quai Branly Jacques Chirac, 2011 : p. 389-399.

[3] LELOUP H., Dogon, Musée du Quai Branly Jacques Chirac, 2011 : p. 147.

[4] LELOUP H, Statuaire Dogon, Editions Daniele Amez, 1994 : p. 150.

[5] Ibid. : p. 152.

[6] Ibid. : p. 130.

[7] LANGLOIS P, Art Soudanais, Tribus dogons, Librarie Marcel Evrard, 1954

Provenance:
Galerie Hélène et Henri Kamer, Paris

Collection Michel Lequesne, Paris, acquis au précédent en 1963

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05 Jun 2023
France, Paris
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