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TRAVAIL SINO-TIBETAIN Époque QIANLONG (1736-1795) Thangka,... - Lot 114 - Oger - Blanchet

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TRAVAIL SINO-TIBETAIN Époque QIANLONG (1736-1795) Thangka, détrempe sur toile, portrait présumé du Panchen Lama, Lobsang Palden Yeshe (blobzang Dpal-ldan Ye-shes) (1738-1780). Le lama est portraituré dans un paysage escarpé et verdoyant. Nimbé de cercles lumineux, il se tient en vajraparyankasana sur un lotus reposant sur un trône orné de frises de vajra et de lions cariatides. Un dais de bronze ciselé et de rubans agités par le vent le couronne. Vêtu à la tibétaine, il porte un chos-gos rouge et le chapeau jaune des pandits de l'école Gelug. Devant lui, un luxueux tapis de Ningxia orné de motifs végétaux et de lions, et une table kang couverte de brocards. Sur celle-ci reposent de précieux objets rituels : kapala, vajra et ghanta, brûle-parfum en bronze doré, coupe en jade, verseuse en cuivre et boîte en laque. (Taches, déchirures, manques). Dim. 167 x 64 cm. Encadré. Ce portrait aurait pu être réalisé à l'occasion de la venue du lama à la cour de Qianlong pour l'anniversaire des 70 ans de l'empereur. Cette visite fut l'occasion d'une faste campagne de commandes, dont la plus célèbre est celle de l'érection du monastère Xumi Fushou, bâti selon le modèle du Tashilhunpo, pour loger le Panchen Lama et sa suite. Parmi ces commandes, des objets rituels d'une grande préciosité, offerts par le lama à l'empereur ou par l'empereur au lama et de nombreux portraits des deux grands hommes, habillés à la chinoise ou à la tibétaine. Bien qu'idéalisé dans une jeunesse immuable et un profond état méditatif, le visage montre des traits propres au 6e Panchen Lama notables sur d'autres portraits, comme celui conservé au ART D'ASIE Palace Museum présentant le lama en habits de cour chinois : sa lèvre supérieure plus épaisse que sa lèvre inférieure et son nez particulièrement épaté (ill. 1). La peinture est d'un étonnant naturalisme pour un tel sujet. Des éléments normalement ornementaux sont rendus avec une grande sobriété : les pétales du trône ne sont pas sculptés d'habituelles volutes, et les nuées, qui présentent encore de petits enroulements, ne reprennent plus la forme exacte du ruyi si nettement dessinée dans les thangkas de divinités commandités par l'empereur pour décorer le hall du Xumi Fushou (1). Les nimbes ne sont pas animés de flammèches, mais simplement figurés par une décoloration environnant le lama, évoquant ainsi sa luminence. Le tapis, représenté en perspective dite « occidentale », évoque le mousseux des fils de laine et de soie et s'oppose au paysage typiquement chinois des montagnes bleues et vertes sur lesquelles se détache le lama. Ce fond montagneux, évoquant le paradis théorisé par Lobsang Yeshe, le Shambala, est singulièrement sobre, dépouillé de la population céleste qui habite le plus souvent ces thangkas, de lignées monastiques, d'invocations ou d'incarnations. Ce dénuement et ce naturalisme pourrait être le résultat du passage à la cour de l'empereur du père jésuite italien Giuseppe Castiglione, envoyé comme peintre à la cour de Qianlong, dont on sait que la main fut influencée par des artistes flamands. Celui-ci cultiva à la cour cet art du portrait, influençant tout le genre. Ce portrait d'un style rare contraste avec les thangkas commandités lors de cette visite diplomatique historique, connus et recensés aujourd'hui par des inscriptions qui les caractérisent. Peut-être alors n'était-il pas destiné au monastère même de Xumi Fushou, mais à honorer la mémoire du Panchen Lama, mort de la variole à Pékin, quelques mois après son arrivée, au grand désarroi de l'empereur. (1) Bartholomew, Terese Tse, Chapitre 7: "Thangkas for the Qianlong Emperor's Seventieth Birthday" in Cultural Intersections in Later Chinese Buddhism, Honolulu: University of Hawaii Press, 2001, p. 170-188), Fig. 7.3.

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30 Apr 2024
France, Paris
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TRAVAIL SINO-TIBETAIN Époque QIANLONG (1736-1795) Thangka, détrempe sur toile, portrait présumé du Panchen Lama, Lobsang Palden Yeshe (blobzang Dpal-ldan Ye-shes) (1738-1780). Le lama est portraituré dans un paysage escarpé et verdoyant. Nimbé de cercles lumineux, il se tient en vajraparyankasana sur un lotus reposant sur un trône orné de frises de vajra et de lions cariatides. Un dais de bronze ciselé et de rubans agités par le vent le couronne. Vêtu à la tibétaine, il porte un chos-gos rouge et le chapeau jaune des pandits de l'école Gelug. Devant lui, un luxueux tapis de Ningxia orné de motifs végétaux et de lions, et une table kang couverte de brocards. Sur celle-ci reposent de précieux objets rituels : kapala, vajra et ghanta, brûle-parfum en bronze doré, coupe en jade, verseuse en cuivre et boîte en laque. (Taches, déchirures, manques). Dim. 167 x 64 cm. Encadré. Ce portrait aurait pu être réalisé à l'occasion de la venue du lama à la cour de Qianlong pour l'anniversaire des 70 ans de l'empereur. Cette visite fut l'occasion d'une faste campagne de commandes, dont la plus célèbre est celle de l'érection du monastère Xumi Fushou, bâti selon le modèle du Tashilhunpo, pour loger le Panchen Lama et sa suite. Parmi ces commandes, des objets rituels d'une grande préciosité, offerts par le lama à l'empereur ou par l'empereur au lama et de nombreux portraits des deux grands hommes, habillés à la chinoise ou à la tibétaine. Bien qu'idéalisé dans une jeunesse immuable et un profond état méditatif, le visage montre des traits propres au 6e Panchen Lama notables sur d'autres portraits, comme celui conservé au ART D'ASIE Palace Museum présentant le lama en habits de cour chinois : sa lèvre supérieure plus épaisse que sa lèvre inférieure et son nez particulièrement épaté (ill. 1). La peinture est d'un étonnant naturalisme pour un tel sujet. Des éléments normalement ornementaux sont rendus avec une grande sobriété : les pétales du trône ne sont pas sculptés d'habituelles volutes, et les nuées, qui présentent encore de petits enroulements, ne reprennent plus la forme exacte du ruyi si nettement dessinée dans les thangkas de divinités commandités par l'empereur pour décorer le hall du Xumi Fushou (1). Les nimbes ne sont pas animés de flammèches, mais simplement figurés par une décoloration environnant le lama, évoquant ainsi sa luminence. Le tapis, représenté en perspective dite « occidentale », évoque le mousseux des fils de laine et de soie et s'oppose au paysage typiquement chinois des montagnes bleues et vertes sur lesquelles se détache le lama. Ce fond montagneux, évoquant le paradis théorisé par Lobsang Yeshe, le Shambala, est singulièrement sobre, dépouillé de la population céleste qui habite le plus souvent ces thangkas, de lignées monastiques, d'invocations ou d'incarnations. Ce dénuement et ce naturalisme pourrait être le résultat du passage à la cour de l'empereur du père jésuite italien Giuseppe Castiglione, envoyé comme peintre à la cour de Qianlong, dont on sait que la main fut influencée par des artistes flamands. Celui-ci cultiva à la cour cet art du portrait, influençant tout le genre. Ce portrait d'un style rare contraste avec les thangkas commandités lors de cette visite diplomatique historique, connus et recensés aujourd'hui par des inscriptions qui les caractérisent. Peut-être alors n'était-il pas destiné au monastère même de Xumi Fushou, mais à honorer la mémoire du Panchen Lama, mort de la variole à Pékin, quelques mois après son arrivée, au grand désarroi de l'empereur. (1) Bartholomew, Terese Tse, Chapitre 7: "Thangkas for the Qianlong Emperor's Seventieth Birthday" in Cultural Intersections in Later Chinese Buddhism, Honolulu: University of Hawaii Press, 2001, p. 170-188), Fig. 7.3.

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