TURPIN DE CRISSE (attr. à). Romances mises en musique [de la reine Hortense]. 1813. Dessins, partitions

TURPIN DE CRISSÉ, LANCELOT-THÉODORE, ATTRIBUÉ À

ROMANCES MISES EN MUSIQUE PAR S[A] M[AJESTÉ] L[A] R[EINE] H[ORTENSE].
[VERS 1813.]

Album in-12 (135 x 185 mm). Veau blond à croisillons, encadrement à froid, coins métalliques ajourés en éventail, doublure de soie moirée bleue, tranches dorées, étui assorti (Mortier-Pille Papetier rue de Richelieu N. 70, signature sur la languette de fermeture).
Cartouche sur le premier plat manquant, étui frotté et usagé. Quelques rousseurs.

Avec de ravissants dessins troubadours.

Charmant recueil : il est illustré de 11 dessins originaux non signés (encre et lavis d’encre brune, 110 x 78 mm, contrecollées), avec un titre calligraphié et orné des armes du chiffre de la reine Hortense, et comportant 12 romances calligraphiées et partitions musicales (Le beau Dunois [connue aussi sous le titre Partant pour la Syrie], Complainte d’Héloïse au Paraclet, La Sentille, L’Attente, Le bon chevalier, L’heureuse solitude, Adieux d’une mère à son fils, Regrets d’absence, Ne m’oubliez pas, Sermens d’Amour, La Mélancolie (pas d’illustration), La Plainte inutile).

Férue de musique et de chant, la reine Hortense (1783-1837), fille de Joséphine de Beauharnais et mère de l'empereur Napoléon III, reçut une solide éducation musicale, organisa de nombreux concerts, auxquels elle se produisait elle-même en chantant des pièces de sa composition. Vers 1807-1808, elle compose des romances d’inspiration troubadour, qu’elle accompagne à la guitare ou à la harpe. Hymne à l’amour chevaleresque, Partant pour la Syrie, connue aussi sous le titre Le beau Dunois, va connaître un destin particulier : chant de ralliement des Bonapartistes, il fut l’hymne officieux de la France durant une partie du Second empire à la place de la Marseillaise.
Dans ses mémoires, la célèbre compositrice témoigne : "Je les faisais facilement. Partant pour la Syrie fut faite à la Malmaison lorsque ma mère jouait au tric-trac. Elle eut du succès et fut chantée pendant la guerre de 1809, comme La Sentinelle l’avait été pendant la guerre d’Espagne. Depuis, à chaque campagne, on venait me prier d’en donner une, ce que je faisais toujours avec peine, car je n’aimais pas passer pour un auteur, réputation trop brillante pour mon faible talent" (Mémoires de la reine Hortense).

En 1813, elle réunit ses romances dans un petit volume illustré d’après Lancelot-Théodore Turpin de Crissé, qu’elle fait imprimer à petit nombre, qu’elle offre à ses amis lors d’étrennes ou de cadeaux. Les dessins sont gravés par Müller et Piringer.
À quelques amis plus privilégiés, elle réserve des exemplaires calligraphiés, avec des dessins originaux de l'artiste.

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