cole SOUABE vers 1460, atelier de HANS MULTSCHER La monte...

École SOUABE vers 1460, atelier de HANS MULTSCHER
La montée au calvaire
Panneau de retable parqueté
Restaurations anciennes, soulèvements et petits manques
Swabia school circa 1460, workshop of H.Multscher, The Road to calvary, piece of altar panel, craddle
110 X 90 cm - 43 1/4 X 35 3/8 IN.

Inconnu jusqu’ici de la critique, ce panneau doit être replacé dans l’entourage de Hans Multscher (Reichenhofen (Allgäu) vers 1400 - Ulm 1467) l’un des grands sculpteurs de la période gothique en Souabe. Avant de s’établir à Ulm dont il reçut la citoyenneté en 1427, Hans Multscher se forma sans doute dans les Flandres et en Bourgogne. Il est documenté comme sculpteur en 1431, en 1437 il signe le Retable dit de Wursach-Landsberg (Berlin, Staatliche Museen et Landsberg) et en 1456 il reçoit la commande du retable du maître-autel de l’église de Sterzing-Vipiteno (Bolzano) qui sera installé en 1459. Ces retables composés d’un écrin central sculpté sur lequel se rabattaient des volets latéraux peints recto-verso offraient un aspect d’origine semblable à celui du retable plus tardif (1471-1481) de Michel Pacher pour l’église de Saint Wolfgang (Autriche) et encore en place.
À l’époque gothique, les ateliers importants, tel celui de Hans Mulstcher, groupaient autour du maître des compagnons et des aides chargés de différents travaux et si les directives générales, les dessins des diverses compositions de l’ uvre étaient fournies par le maître, l’exécution de certaines parties était confiée à des compagnons. Ainsi la signature était-elle la marque de fabrique de l’atelier uvrant communément et ne représentait pas toujours le travail exclusif du maître sauf lorsque ce dernier signait comme le fit Multscher sur le retable de 1433 commandé par Conrad Karg " Johannem Multscheren civis Ulme et manu mea propria" (cf. C. Sterling, "The Master of the "Landsberg altar wings", Kunsthistorische Forschungen Otto Pächt zu einem 70 Geburtstag, 1972, p. 150-165). Le retable de Sterzing commandé à Multscher en 1456 n’est pas signé, il fut démembré en 1779 et est actuellement partagé entre Sterzing, Musée Multscher, Innsbruck et Munich. La partie centrale sculptée du retable fut réalisée par le ciseau du grand sculpteur. Quant à la paternité des volets peints représentant les scènes de la vie de la Vierge au verso desquelles se trouvent des scènes de la Passion, elle revient au pinceau d’un autre artiste dont l’identité n’est pas connue ce qui demeure un sujet de discussion entre les historiens. Il semble qu’actuellement on s’en tienne à une attribution à un maître au nom de convention travaillant dans l’atelier de Hans Multscher: le Maître du retable de Sterzing (cf. N. Ramo, Der Multscher Altar, Bolzano 1963; M. Tripps, Hans Multscher: seine Ulmer Schaffenszeit 1427-1467, Wissenhorn 1969; C.N Opitz, "Drei retabel in einer Beschreibung des 15. Jahrhunderts: Bozen-Hall- Sterzing" Zeitschrift des deutchen vereins für Kunstwissenschaft, 2009 (2010), vol. 63, p.122-137).
Ce compagnon semble adopter un style fort proche de celui de Multscher où se mêlent douceur, aménité mais aussi force de caractère. Quant à l’auteur de notre panneau représentant la Montée au Calvaire, il cite quasiment à la lettre la composition de la scène éponyme du retable de Sterzing (cf. Tripps, op.cit., fig. 244) selon un schéma iconographique habituel dans les pays nordiques. Son style s’en approche également dans la reprise des éléments typologiques des personnages mêlant tout à la fois des expressions de douleur contenue, d’abnégation, de résignation mais aussi d’agressivité et de hargne selon les caractères. Il semble cependant plus attaché à la description minutieuse des événements.
Dans l’état actuel de nos connaissances, cette uvre est le seul élément connu d’un autre retable vraisemblablement produit par l’un des compagnons de l’atelier de Hans Multscher vers la sixième décennie du XVe siècle.